Phase
1 :
Tout
d'abord, il convient d'étudier le type de patine que l'on souhaite
appliquer. En effet, une loco de vitesse remorquant un express
ou un rapide, prestigieux ou non, n'aura certainement pas la même
patine qu'un coucou de manœuvre ou qu'une machine remorquant un
patachon. Si les premières sont généralement bien entretenues,
il n'en est pas toujours de même pour les autres. Si possible,
se procurer des clichés en couleurs de machines réels. Pour mes
machines, principalement des machines tous services, j'ai préféré
appliquer une patine en rapport avec ce type d'utilisation, c'est-à-dire
bien crasseuse.
Phase
2 : Pour la patine, il vous faudra réunir :
- de la peinture : noir mat, blanc mat ( Humbrol, ou autre),
-
du vernis incolore mat ( Humbrol, si vous possédez un aérographe,
sinon en bombe),
- de la terre à décor : noir, blanc, ombre naturelle, brun café
( Zébulon, GPP),
- du maskol ( Humbrol ou autre),
-
du diluant ( Humbrol ou autre),
-
des pinceaux de tailles diverses ( des pinceaux bon marché suffisent),
-
du brunisseur ( si vos machines ont encore leurs roues nickelées)
Si
vous souhaitez légèrement superdétailler vos machines, il vous
faudra :
-
des grilles pare-caténaire de chez Fang réf : 502,
-
du charbon pilé en remplacement du moulage d'origine,
-
des briquettes ( fabrication personnelle ou Gécomodel réf
: 87190 ),
-
des plaques de locomotives photogravées ( Fang , Scale link),
-
des attelages à vis (grappe Roco ou attelages en laiton à
vous procurer chez les artisans),
- des outils type ringards, pelles et autres ( la firme Weinert
en produits d'excellente factures sous la réf : 3441,
- des mécaniciens et chauffeurs ( MKD réf : 300 et 10086)
Vous
pouvez si vous le souhaitez, approfondir le détaillage de vos
machines, mais en ce qui nous concerne, nous allons nous en tenir
à ces petites modifications.
Phase
3 : Patine du corps de la loco et de la caisse du tender (s'il
y a)
Il
est temps de se mettre au travail. La première étape va consister
à séparer la caisse du châssis, après avoir mis ce dernier de
côté (son tour viendra plus tard), il convient de masquer les
inscriptions diverses ainsi que les vitrages à l'aide de Maskol.
Une fois cette opération terminée, il nous faut maintenant préparer
notre mélange de peinture. Celui-ci se compose d'un mélange de
noir et blanc mat, à raison d'un quart de blanc pour trois quarts
de noir ( ce dosage peut varier selon si vous préférez une teinte
plus ou moins foncée), diluez à env.70% et vous obtiendrez un
noir sale prêt à l'emploi (méthode chère à E.Seibel). Il ne vous
reste plus qu'à appliquer cette mixture sur votre caisse à l'aide
d'un pinceau en ''barbouillant'' copieusement. ( ou à l'aérographe
pour ceux qui en possède un, néanmoins la dilution est telle que
l'application au pinceau ne pause aucun problème, au contraire
!) Si la machine possède des filets que vous souhaitez conserver,
il vous suffira de ''jouer'' avec la dilution afin de rendre le
mélange un peu plus translucide sans pour autant faire perdre
de son pouvoir à la peinture, faire des essais.
Une
fois notre mélange bien sec, appliquez copieusement de la terre
à décor noire sur l'ensemble de la machine en insistant bien sur
le corps cylindrique ( travaillez dans un endroit bien aéré. Ceux
qui ce sont déjà servis de ce produit me comprendront) . Après
avoir retiré l'excédent à l'aide d'un pinceau doux, appliquez
avec un pinceau fin quelques touches de terre à décor blanche
au droit des bouchons autoclaves, robinets divers, trappes des
soutes de tender... Puis atténuez en repassant un peu de noir.
N'oubliez pasde faire quelques traces blanchâtres sur les parois
des caisses à eau afin de simuler les traînées laissée par le
tartre. Faites de même avec de l'ombre naturelle que vous appliquerez
à des endroits tel que les platelages, le dessus de la chaudière…
Ayez la main très légère.
Il
faut éviter autant que possible l'effet ''patchwork", les
teintes doivent se ''fondre'' entre elles, la terre à décor est
idéale pour cela. Une fois ces opérations effectuées, il ne vous
reste plus qu'à passer un voile de vernis mat afin de fixer la
patine. Attention toutefois, le voile doit être le plus léger
possible sous peine de voir votre travail réduit à néant, en effet,
le vernis appliqué copieusement à la fâcheuse tendance à ''uniformiser''
les teintes, j'en ai moi-même fait les frais. Grande prudence
surtout, pour les utilisateurs de bombes aérosols. Si tel était
le cas, pas de panique, il est toujours possible de rattraper
l'erreur, pour cela il suffit, le vernis à peine sec, de recommencer
l'opération et le tour est joué. Le gros travail de patine terminé,
vous pouvez retirer délicatement le maskol avec la pointe d'un
cure-dent et repasser un peu de terre noire au droit des inscriptions
afin de les ''noyer'' avec le reste de la patine.
Phase
4 : Patine du châssis
En
ce qui concerne le châssis ( loco ou /et tender), l'opération
de peinture est identique. Appliquez le noir sur les parties visibles
tels que les cylindres, les côtés de longerons accessibles. La
peinture à peine sèche, appliquez la terre à décor en insistant
sur les cylindres avec un peu de blanc (l'utilisation de vernis
est à éviter pour des raisons évidentes de fonctionnement, de
plus, les soubassements craignent beaucoup moins les manipulations).
Il ne vous reste plus qu'à appliquer un peu de terre noire sur
les traverses de chocs et un peu de terre brun café au niveau
des lames de ressorts, sabots de freins, châssis… avec parcimonie.
Pour ce qui est de l'embiellage, les constructeurs ont la fâcheuse
habitude de le nickeler, ce qui est pour le moins irréaliste.
Pour ma part, ne voulant pas me résoudre à tout démonter afin
de le brunir, je me contente d'appliquer mon mélange ''noir sale''
qui, du fait de sa dilution importante ne noircit pas totalement
le métal ,''casse'' le brillant et donne cet aspect gras que l'on
remarque sur les machines réelles. Faites tourner la machine au
ralenti sur le réseau pendant le séchage de la peinture afin d'éviter
que les bielles ne se collent.
Phase
5 :
Remontez
la machine en évitant de trop la manipuler sur les surfaces travaillées
( la saisir sur l'arête du tablier).
Phase
6 : Détaillage de la machine
Fixez votre grille pare-caténaire en perçant deux trous de 1 mm
( vous aider des tiges de fixation pour le repérage des trous,
surtout bien centrer. Coller à la cyano. Appliquez de la colle
à bois sur votre chargement factice et saupoudrez votre charbon
que vous aurez pris soin de broyer et de tamiser afin d'avoir
des morceaux bien à l'échelle ( attention, la granulométrie du
charbon était différente selon le type de service et de machine,
les locomotives de manœuvre se contentait souvent de charbon de
médiocre qualité). Tassez avec le doigt et aspirez l'excédent
après séchage. Vous pouvez également disposer quelques briquettes
après les avoir peintes en noir mat. Reste la pose de personnages
( la réf. 300 de chez MKD est indispensable). Néanmoins, j'ai
préféré repeindre les combinaisons, trop claires à mon goût, et
j'ai appliqué une légère patine à la terre à décor noire
sur l'ensemble des personnages. Enfin, vous les collez avec de
la cyano à l'emplacement prévu. (mécanicien à gauche)
Vous
pouvez compléter le détaillage en posant quelques outils sur le
tender, en installant des attelages à choquelles et en remplaçant
les plaques de locos en plastique par de superbes modèles en laiton
photogravées.
Je reste à votre disposition pour d'éventuelles précisions. Bon
détaillage et bonne patine.
Ph
. VANNIER
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