Amélioration
de l'église Jouef
Vous connaissez
tous l'église Jouef. Bien sûr, c'est une très petite église. Mais,
comme vous allez le voir, elle ressemble à des églises bien réelles
de très petite taille qu'on trouve en Normandie, et sûrement partout
en France. Je me suis donc attaqué au montage de cette sympathique
maquette pour lui donner un aspect plausible. Qu'en pensez-vous? Est-elle
si irréaliste?
Bien sûr
le modèle réduit est tellement répandu que j'ai cherché à lui
apporter un supplément d'âme pour distinguer ma version.
Pour cela,
j'ai supprimé les trois pièces que sont le socle gris et les
deux perrons. Cela permet d'intégrer le bâtiment nettement plus
facilement dans l'environnement du réseau. J'ai agrandi les
portes en hauteur pour laisser passer nos personnages en HO.
J'ai déplacé le clocher pour donner à l'ensemble un autre visage
que celui trop connu du modèle. Je lui ai offert des vitraux
et des cadrans d'horloge dignes de ce nom. J'ai placé des murets
en brique sous la charpente de l'entrée latérale couverte. Cette
charpente a aussi reçu ses chevilles d'assemblage. Le clocher
mérite une vraie belle girouette. Pour terminer, une mise en
peinture et une patine suffisante transforment le jouet en vraie
maquette. Voyons par l'image chacune de ces étapes.
La suppression
du socle principal entraîne des contraintes dans le montage
pour obtenir les équerrages des murs. Le modèle étant très ancien,
sa conception s'en ressent. Les pièces ne sont pas taillées
avec toute la rigueur d'un modèle récent conçu sur ordinateur.
Pour un bon résultat, soyez soigneux dans le montage et faites
des essais à blanc avant tout collage. La pose de la toiture
à la fin vous dira immédiatement si vous avez réussi votre coup.
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Les
deux portes sont modifiées par agrandissement vers le bas.
De la carte plastique est parfaite pour cela. J'ai gratté ces
nouvelles pièces avec une micro brosse métallique pour graver
quelques veines du bois. Les dimensions de cet agrandissement
sont fonction de ce que vous voudrez tailler dans les marches
restantes sous ces portes. Elles sont d'un seul bloc avec les
murs adjacents. Profitez-en pour figurer le creusement d'usure
dont souffrent ces marches dans la réalité sous les pas des visiteurs.
Regardez bien les photos ci contre. La petite porte nécessite
vraiment d'être bien rallongée pour avoir une hauteur correcte.
Vos personnages en HO vous remercieront de ne pas avoir à se baisser
pour entrer. Une bonne mise en peinture donne du réalisme à ces
portes, pas si mal représentées par Jouef. Le bas de la porte
principale reçoit un peu de gris en dégradé, car il est délavé
par les intempéries. |
La
petite porte latérale quant à elle, est d'une teinte "bois"
unie. Chaque clou et ferrure est peint en noir avec un "pinceau
à trois poils". Un jus noir est déposé dans les joints entre
planches avec le même pinceau.
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La charpente
est munie de ses chevilles avant son assemblage !
L'effet
est discret mais bien réel sur l'aspect de l'ensemble. Dans
les pièces posées bien à plat, percez des trous de 0,4 ou 0,5
mm, selon le foret que vous avez en stock. Une drille à main
est très efficace pour cela. Du fil de 0,4 mm est mis en place
dans ces trous pour qu'il traverse le plastique. Coupé à bonne
longueur, il figure les chevilles qui dépassent des deux côtés
les poutres assemblées. Le collage est fait à la cyano si nécessaire.
Les deux éléments de charpente sont collés ensemble après.
Un muret
en brique Slater's (ou équivalent Redutex ou autre), doublé
de carte plastique pour l'épaisseur, est collé sous cette charpente
pour compenser le perron Jouef supprimé (deux briques et demie
de haut).
Pour coller
à une réalité pratique, une gouttière sera ajoutée en bout de
toiture, ainsi qu'une descente de gouttière. C'est toujours
mieux d'éviter aux personnages d'être douchés les jours de pluie
par ladite toiture quand ils rentrent dessous.
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Les
vitraux sont imprimés sur transparent à votre travail ou
chez un imprimeur, avec une photocopieuse laser. C'est bien
plus solide que l'impression jet d'encre. Les photos de vitraux
sont très faciles à trouver sur internet.
Avant pose
de vos vitraux imprimés, préparez les pièces de la rosace et
des structures de fenêtres, sauf pour les deux toutes petites
fenêtres très rapprochées, sur le côté de l'église, dont l'habillage
est inutile (voir photo).
Ebavurez
très soigneusement ces pièces blanches au scalpel et avec des
limes-aiguilles. Dans la réalité, ces structures gothiques à
colonne et arcs en ogive sont en pierre. Vous pouvez les coller
en place avant assemblage des murs. Elles seront peintes de
la même couleur pierre que les murs.
Les vitraux
sont coupés et collés à la colle à maquette et surtout pas à
la cyanoacrylate qui ferait immanquablement des traces blanches
par évaporation sur vos beaux vitraux anciens.
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Le
clocher est déplacé vers le fronton de l'église. Sa mise
en peinture est faite avant collage.
Des ardoises
un peu neuves ont des reflets bleutés, d'accord. Mais Jouef
s'était vraiment trompé sur la couleur du plastique employé,
trop bleu et beaucoup trop clair. Préparez un gris anthracite
satiné, dans lequel vous mettrez une goute de bleu.
Le
cadran d'horloge est facile à trouver sur internet, ou
bien dans le numéro 796 de Loco Revue. J'ai utilisé
un papier photo spécial ineffaçable pour l'imprimer. Malheureusement
pour le modéliste lambda, la découpe se fait à l'emporte pièce
de 8,5 mm. Ce n'est pas du tout standard. J'ai fabriqué mon
emporte-pièce rapidement au tour à métaux dans un tube de
cuivre de 10 mm extérieur. A vous de trouver une solution
pour le vôtre ou de me contacter pour que je vous fournisse
directement deux cadrans imprimés. Le collage en place se
fait à la colle à bois.
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La
girouette mettra la touche finale à l'édifice. Elle est
constituée du coq Jouef, très bien gravé. C'est la croix qui
est à changer absolument. J'ai fait la nouvelle en fil de laiton
de 0,8 mm. Une croix réelle est souvent en fer forgé. Pas question
donc de croiser deux fils de laiton pour les souder ensemble
en surépaisseur. L'effet recherché serait gâché. L'idée est
de créer deux encoches en réduisant l'épaisseur de chaque fil
de moitié, sur une toute petite longueur.
Méthode
: positionnez la pointe d'un petit tournevis au milieu d'un
bout de fil de laiton. Tapotez sur le manche du tournevis avec
un petit marteau. Le fil s'écrase d'une empreinte très nette.
Il arrive qu'en tapant trop fort, le fil se coupe. Mais la perte
d'un centimètre de fil est négligeable sur votre budget.
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Ensuite, vous emboîtez les deux fils à 90° au niveau de
leurs encoches pour souder la croix, en donnant l'illusion d'une
pièce forgée. Pour un peu d'esthétique, écrasez le bout des deux
branches avec la même méthode et taillez-les en losange à la pince
coupante. Jouef avait figuré une boule à la base de la croix.
En observant quelques clochers, j'ai effectivement retrouvé cette
sphère de temps à autre. Une minuscule perle à bracelet fera l'affaire,
en rouge sur la photo. La mise en peinture se fait en vert de
gris pour la girouette, souvent constituée de laiton ou bronze
martelé. La croix sera en brun rouille. Sous cette croix, la pointe
du clocher a souvent un revêtement de plomb ou de zinc. Un gris
moyen mat suffit. |
José
DUNOGEANT
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