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Un "cul jaune" sur base d'un couvert Piko
Qui n'a jamais remarqué, lors d'un voyage en train, un de ces wagons de service garé sur une voie de débord d'un dépôt ou d'une gare avec sa teinte défraîchie et ses dossiers peints en jaune ?

Divers exemplaires de ces wagons en fin de carrière, du couvert au plat, en passant par les tombereaux, les citernes… se retrouvent affectés aux différents services de la SNCF. Aucun fabricant de trains n'ayant eu la bonne idée d'en proposer une version sur la base d'un de ses modèles, il va donc falloir se mettre au travail afin d'en fabriquer un exemplaire. Outre les versions proposées sur les divers revues de modélisme ferroviaire, je vous invite à découvrir celle que j'ai réalisée sur la base d'un couvert ancien Piko modifié afin d'en faire un modèle un peu plus acceptable (néanmoins, tout autre type de couvert peut convenir).

Ce wagon bénéficiant d'une excellente gravure, de sabots de freins bien positionnés et de dimensions correctes, les travaux de détaillage se limiteront à quelques améliorations comme :

  • la confection d'une toiture en toile goudronnée,
  • la pose d'attelages à vis,
  • le remplacement des essieux d'origine par d'autres à rayons,
  • le remplacement des tampons ou dans mon cas, de leur modifications,
  • la pose de porte lanternes (facultatif),
  • la pose de marchepieds fins en laiton,
  • la pose de décalques,
  • la peinture de certains ensembles.

NOTA : Vous pouvez pousser le détaillage de votre wagon encore plus loin en installant des mains d'atteleurs en maillechort de 3/10e (ce que j'ai fait) et en détaillant le dessous du châssis en reproduisant la timonerie de freins.

Matériel nécessaire
  • un wagon couvert Piko,
  • un mouchoir en papier genre Kleenex,
  • du fil de maillechort 4/10e, 5/10e,
  • deux marchepieds en laiton (par ex. l'obsidienne, Huet… ou confection personnelle),
  • deux essieux à rayons Peco,
  • deux attelages à vis (Roco dans mon cas ou mieux en laiton Weinert, Huet, Haxo...),
  • des peintures Humbrol Jaune No 24, Gris No 32 , Noir mat No 33, Blanc mat No 34, Cuir No 62,
  • des lettres transfert blanches Mecanorma ou autres de hauteur 4mm,
  • de la terre à décor Ombre naturelle, Brun café, Noire,
  • du fixateur pour fusain, laque ou vernis (aérographe).

PHASE I :

La première opération va consister à séparer la caisse du châssis afin de pouvoir travailler sur ce dernier plus facilement. Une fois cela fait, mettons la caisse de côté et occupons nous du châssis. Tout d'abord, démontons les deux boîtiers d'attelages à élongation (si votre modèle en est pourvu) qui ne nous seront d'aucunes utilité.

Viennent ensuite les tampons. Pour cela, deux possibilités s'offrent à vous. Soit vous les remplacer par des modèles de type OCEM (de nombreux artisans en proposent de très beaux en résine ou bronze) ou alors, solution plus économique, vous les retravaillez afin de les améliorer esthétiquement. C'est la solution que j'ai adoptée pour les miens. Pour obtenir des plateaux à face bien plate, posez une feuille de papier de verre sur une table (grain fin), positionnez le châssis bien perpendiculairement à votre plan de travail et poncez délicatement vos plateaux en faisant des mouvement de rotation (attention à bien répartir l'effort afin d'avoir quatre faces identiques). Finir ensuite avec un papier abrasif à l'eau grain 600. Il ne vous reste plus qu'à percer un trou au diamètre de 0,4 mm au centre de chaque plateau (utilisez un mandrin à main). Après ces petites opérations, vos tampons s'en trouverons métamorphosés.

Passons maintenant aux marchepieds. Vous pouvez conserver ceux d'origine si leurs dimensions ne vous choque pas, là encore pour ma part, j'ai préférer les remplacer par des modèles plus fin en laiton. Pour cela, deux possibilités s'offrent à vous. Soit vous vous procurez des modèles artisanaux (Huet, Haxo), soit vous les réalisez en utilisant du fil de maillechort de diamètre 0,5 mm (ou en corde à piano pour plus de rigidité) et deux lamelles de laiton de 20 x 3 x 0,3 mm. Il ne vous reste plus qu'a assembler le tout et à les coller en place (le marchepied se déportant à l'extérieur de la porte) .

NOTA : Si toutes ces opérations vous effraient, il existe chez l'Obsidienne, un kit d'amélioration en photogravure incluant les traverses de chocs, les tampons, les marchepieds etc..

Une fois votre châssis terminé, peignez celui-ci en noir mat 33 Humbrol au pinceau ou à l'aérographe.

 

PHASE II :

Passons maintenant à la caisse, comme pour le châssis les opérations sont des plus simples.

La toiture d'abord : Sur notre wagon, la toiture ne correspond pas au type de revêtement dont il était pourvu, en l'occurrence, de la toile goudronnée. Il nous faut donc remédier à cela . Rien n'étant proposé dans le commerce, il va nous falloir la réaliser nous-même. Pour cela, il existe deux méthodes assez simples à mettre en œuvre. La première consiste à découper dans du papier abrasif à l'eau grain 600, un rectangle aux dimensions de la toiture et le coller en place avec une colle universelle par exemple. La seconde solution, puisée dans le hors série Loco Revue ''La patine en modélisme'', consiste à recouvrir le toit préalablement peint d'un mouchoir en papier. C'est cette dernière que j'ai adoptée. Si vous ne possédez pas cet indispensable ouvrage, je vais vous en rappeler brièvement les étapes.

Pour réaliser votre toiture, il vous faudra :

  • de la peinture Humbrol Gris No 32 foncé avec une pointe de noir 33,
  • du diluant,
  • un mouchoir en papier pas trop fin.

En premier lieu, badigeonnez votre toit avec le mélange de gris non dilué sans trop tirer la peinture et, aussitôt, posez le mouchoir sur la peinture fraîche. Le mouchoir doit être bien tendu entre vos mains afin d'éviter les plis qu'il serait très difficile d'enlever par la suite. Une fois cette opération terminée, passez sans attendre une autre couche du même mélange que vous aurez dilué à 50% minimum et qui vous permettra d'imbiber totalement votre mouchoir sans empâter la texture. Après le séchage total de la peinture, il vous suffit de retourner votre caisse sur le toit et d'enlever l'excédent de papier à l'aide d'un cutter bien affûté ou d'une lame de rasoir. Sur mon wagon, j'ai souhaité installer des porte-lanternes. Ici encore, soit vous les réalisez vous-même (solution adoptée avec du fil de maillechort de 4/10e coudé), ou alors vous vous procurez des modèles en laiton chez les artisans. Après avoir percé les trous au diamètre correspondant, il ne vous reste plus qu'à les coller au endroits prédéfinis. Vous pouvez vous aider grâce à des photos de matériel réel. Pour la peinture des dossiers de caisse et d'extrémités de châssis, vous pouvez utiliser le jaune Humbrol No 24 éclairci avec un peu de blanc mat et dilué à 60% environ pour une application à l'aérographe. Masquez bien le pourtour des surfaces à peindre avec de l'adhésif genre Tesa crêpe (astuce : pour ne pas endommager la toiture, atténuez le pouvoir adhérent du ruban à cet endroit en passant votre doigt sur la surface encollée). La peinture jaune ayant un peu de mal à masquer le brun d'origine, faites plusieurs passages en faisant attention de ne pas empâter les détails. Vous pouvez aussi, au préalable, passer une couche d' apprêt blanc mat.

 

PHASE III :

Une fois sec, vous pouvez remonter votre wagon, poser vos attelages à vis après avoir percé les emplacements au bon diamètre et montez les essieux à rayons.

Les marquages seront réalisés à l'aide de transfert Mecanorma réf. PF 414 blanc hauteur 4,4 mm.

Pour l'affectation de votre wagon, vous opterez pour le service de votre choix :

  • MT : matériel et traction
  • VB : voie et bâtiments
  • V : équipement

NOTA : Pour mon exemplaire, je n'ai pas reproduit le marquage indiquant la gare d'attache, n'ayant pas trouvé le matériel nécessaire, mais avec de la patience, rien ne vous empêche de les réaliser à la main.

Voilà, votre ''cul jaune'' est pratiquement terminé. Il ne vous reste plus qu'à lui appliquer une patine simulant les outrages du temps que ce genre de matériel en fin de carrière ne manque pas de revêtir. Pour cela, vous pouvez utiliser la technique de votre choix .

 

Philippe Vannier

Le ''cul jaune'' en situation sur mon diorama, avouez qu'avec ces modifications le wagon Piko a bien meilleure allure!


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